Immersion chez les otakus

On nous avait promis des couleurs de cheveux multicolores, des tenues complètement déjantées, du maquillage à outrance… je dois avouer que j’ai été un peu déçue…

On a certes l’impression d’être plongé dans un anime quand on regarde les écoliers et collégiens en uniforme mais en dehors, les jeunes ont l’air plutôt « normal ». Quelques cheveux roses par-ci (mais pas particulièrement plus qu’à Singapour), quelques grosses chaussures compensées par-là, rien qui ne détonne autant que ce que j’imaginais malgré nos balades exprès à Harajuku et Akihabara pour découvrir ce fameux « style » japonais. Je crois que ma plus grosse déception a été Akihabara le dimanche, où on m’avait annoncé du cosplay… la seule personne qu’on ait vue a été ce jeune homme :

Et non, il n’est pas japonais!
Et non, il n’est pas japonais!

Mais au-delà de l’apparence, on a découvert le côté culturel « otaku », et pour le coup, on a pas été déçu ! Le clinquement effréné des pachinkos, les devantures douteuses des magasins de mangas, les « maids » aguicheuses avec leurs sacs peluches… autant de choses qui ont fait de notre balade à Akihabara « Electric Town » une plongée un univers totalement à part.

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Pour s’immerger complètement dedans, on a d’abord arpenté les salles d’arcade, à la recherche de la machine attrape-peluche la plus rentable (autrement dit, la plus facile !), car à coup de 100¥ l’essai, l’addition peut vite devenir salée pour juste une peluche ! On a observé, fascinés, les japonais enchaînant pièce sur pièce, déplaçant patiemment la peluche (ou figurine de manga, ou autre cadeau), millimètre par millimètre, jusqu’à ce que finalement, retenant leur souffle, pouf ! le prix bascule enfin dans le trou ! Et c’est ébahis qu’on les a ensuite vus se diriger tranquillement vers une autre machine pour recommencer de plus bel ! Petits joueurs, on s’est dirigé vers les plus petites peluches, et avons gagné après 3 essais ce joli sultan :

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Et il est vrai qu’on se laisse vite prendre au jeu ! Ma grande fierté du voyage, ce Rilakumma gagné toute seule du premier coup !

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Outre les machines à peluches, on s’est également amusé à regarder les gens jouer aux jeux musicaux (tambours, tapis de danse…), aux jeux classiques (combat, Mario Kart…) et à d’autres moins classiques (course de chevaux…). On est resté obnubilé devant une japonaise avec une mallette remplie de cartes, qu’elle rentrait consciencieusement dans la machine, pour ensuite choisir des accessoires pour sa figurine chanteuse à l’écran… malgré le temps d’observation, on a toujours pas réussi à comprendre en quoi consistait le jeu…

Plus abordable pour nos cerveaux, c’est aux fléchettes que nous avons passé un petit moment sympa, comme des véritables locaux !

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Et pour finir en beauté, un passage dans un « maid café » s’imposait ! J’y ai donc traité les deux garçons réticents, à leur grand désespoir (enfin, surtout celui d’Olivier). Petite explication de texte pour ceux qui ne sont pas familiers avec la culture japonaise, un maid café est un café où les serveuses sont déguisées en « domestique » et « jouent » à des jeux enfantins avec les clients. On a donc débarqué dans un petit café, tout rose et décoré, mais dans une ambiance un peu glauque… pas un bruit, deux personnes seules attablées près de l’entrée, on a même cru que le café était fermé. Mais non, la serveuse nous a gentiment amené à une table un peu plus loin dans la salle, où on a vu une autre table occupée par deux jeunes hommes. Une fois installés, la serveuse nous a montré le menu, puis nous a demandé de souffler tous ensemble pour allumer la « magic candle », suivi d’un cri joyeux et d’applaudissements (pour remettre dans le contexte, il s’agissait juste d’une petite bougie chauffe-plat électronique)… Elle nous a ensuite laissé regarder tranquillement le menu, en précisant avant de partir qu’il suffisait de faire « miaou miaou » pour l’appeler dès qu’on serait prêts… avec nos petites mains vers l’avant  comme des chatons, bien évidemment !

Une fois la dure épreuve de la commande passée (« qui se dévoue pour faire miaou miaou ? »), arrive la boisson commandée par Olivier.  Et là, la serveuse lui demande de répéter avec elle sa super chanson « delicious, delicious, delicious ! », avec sa mini choré de mains qui finit en mains. On n’a pas pu empêcher la crise de fou rire énorme en voyant la tête dépitée d’Olivier à ce moment-là. Heureusement, on a été plus coopératifs arrivés notre tour, surtout que notre sundae était juste trop beau !

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Si l’expérience était avant tout très drôle pour nous, on s’est tout de même senti un peu gêné quand on s’est rendu compte que les deux jeunes hommes à côté étaient de vrais habitués des maids cafés, l’un deux montrant fièrement à l’une des serveuses son portefeuille de collection de photos prises avec des « maids » et clamant « j’ai fait [je ne sais plus combien] de cafés de cette chaîne ! »…

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